Vendredi 19 juillet, départ pour l’île d’Olkhon comme je vous le disais précédemment, en compagnie de Jonathan, un français que j’avais rencontré à l’ambassade de Mongolie à Irkoutsk, et que j’avais décidé d’accompagner (cf précedemment). Le trajet doit durer 6h je crois, peut-être un peu moins. C’était sans compter sur le minibus de notre ami Roger, le chauffeur que nous avons baptisé ainsi! Après 2h de route, petit problème mécanique, on s’arrête à côté d’un café. On reste quelques minutes puis on repart. On arrive ainsi au bord du lac Baïkal, très jolie vue soit dit en passant. Il y a une file d’attente pour les locaux et les bus et une pour les touristes (bien plus longue!). On se tient près à entrer sur la navette au bout d’une petite demi-heure. Mais le bus derrière le notre démarre plus vite que notre ami Roger et prend la dernière place qui nous était promise! Notre chauffeur fera ainsi tout ce qu’il peut pour convaincre les autorités, qui se voulaient autant autoritaires qu’ils étaient dépassés pour les évènements, rien n’y fera. Au final, on attendra 2h de plus avant de franchir l’autre rive et commencer notre voyage sur l’île vers la ville le village principal, Khuzhir.
Nous voilà sur une route en terre qui secoue bien avec des petits sentiers alternatifs que Roger affectionne tout particulièrement. Et lorsque nous nous trouvâmes en pleine steppe, notre minibus décida de s’arrêter, une panne au beau milieu de nulle part! On nous expliqua en fait que ça arrivait tout le temps, c’était donc pour ça que nous étions les seuls intrigués par cette panne, tout le monde était sorti profiter de l’air chaud tranquillement.
Au bout d’une bonne demi-heure, on repart et arrivons à Khuzhir avec 2 bonnes heures de retard. A partir de là, on essaye de se renseigner au point info où il est marqué en gros « Information point » mais où personne de parle anglais et ne semble vouloir nous aider. On décide d’aller prendre des informations à Nikita, célèbre hôtel conseillé par le Lonely Planet. On a prévu de dormir en tente, mais ça nous permet de nous faire une idée de l’endroit. Et bien Nikita ressemble au Club Med avec que des touristes, des maisons plus fausses que nature. Et à l’accueil on nous prend un peu de haut. « Jamais on y mettra les pieds » s’accordait-on à dire! Enfin, c’est ce que je me disais alors, vous verrez plus tard pourquoi!
On décide alors de trouver un coin tranquille pour aller dormir. Jonathan veut absolument faire du canoë, ce qui en soit était une très bonne idée; encore faut-il en trouver. Sur un article qu’il a trouvé sur internet, il est indiqué un endroit à 5km au nord où on devrait en trouver. On part donc acheter à manger et on croise un quad avec une remorque et 3 hommes à bord venus en ville faire le plein de bière! Ils nous laissent volontiers monter sur la remorque et nous voilà parti. Ils nous laissent finalement dans un petit patelin où on rejoint la côte pour dormir sur la plage. Pas de canoë en vue, on verra demain!
Samedi 20 juillet, après une bonne nuit, on part assez tôt longer la côte jusqu’à Khuzhir pour trouver nos fameux canoës, qu’on ne trouvera jamais. On apprendra plus tard que seuls quelques canoës sont en location mais avec un guide en prime, et assez cher. On se retrouve sur une plage avec pas mal de touristes russes, à côté du village, on décide de planter les tentes et de partir se renseigner sur ce qu’il y a faire comme activités, randonnées,.. On en profite pour visiter un peu les lieux: l’île est magnifique.
Finalement, on décide de partir le lendemain traverser l’île d’Ouest en Est. Du coup, cette journée sera sous le signe de la paresse! On part manger un bout dans un petit restaurant pour locaux et on retourne sur la plage se « baigner » (plonger et ressortir aussi sec!), lancer quelques frisbees. Le soir, arrive une camionnette sur la plage, les autorités du parc naturel sur lequel nous sommes. Ils nous demandent notre permission de camper (on nous en avait parlé), on fait semblant de ne pas comprendre mais au final, ils nous montrent une explication en anglais. Il est 21h, il faut retourner au village, à 40minutes à pied, pour acheter le droit de faire du camping sauvage, vous sentez l’escroquerie?!… Bref, je décide d’y aller en footing, ça ira plus vite et je veux faire du sport depuis quelques jours sans pourtant avoir le courage de me lancer. Je pars donc récupérer notre sésame, en route je croise un vieux bourré complètement abasourdi de voir un grand européen blond aux yeux bleus courir dans son village au milieu des vaches et des chiens errants. Il me laissa passer sans me quitter des yeux, sans avoir l’air de comprendre ce qu’il se passait. Très amusant. Peut-être qu’il s’est dit « cette fois ça en est trop, j’arrête de boire! ».
Finalement, on dormira tranquille, les autorités ne viendront même pas vérifier notre permis.
Le lendemain, dimanche 21 juillet, lever tôt, on part prendre un petit-déjeuner en ville, sur notre chemin, avant de s’attaquer à la traversée de l’Île et de ces montagnes qui ne nous impressionnent même pas! Mais il existe un point que nous avions négligé, il y a beaucoup de sentiers, et peu d’entre eux mènent sur la côte Est. Et la forêt est bien trop dense pour pouvoir couper. On arrive une première fois à cent petits mètre du sommet, et tout à coup plus de chemin. 1m avant un beau chemin, 1m après plus de chemin: il faut quasiment tout redescendre et on a déjà marché une bonne heure et demi. On redescend et on tente un autre chemin, on sait qu’il faut aller au sud pour trouver la bonne route. On s’exécute. Le deuxième chemin s’arrête soudainement, on en emprunte un autre, on arrive enfin au sommet de la montagne, enfin! Mais deux mauvaises nouvelles: on arrive sur une clairière qui ne mène nulle part et il y a encore des montagnes après! On se pose donc pour manger, ça fait 4h qu’on marche, on aurait du être près du but, il n’en est rien! Puis on redescend, on reprend un autre chemin qui nous amène beaucoup plus au sud, on continue encore une heure vers un coin où la vue est meilleure: ce ne sera pas pour cette fois-ci, trop de route à faire, on ne sait même pas si le sentier qu’on aperçoit est le bon et il faut rentrer car on se trouve assez loin du village.
Pour couronner le tout, juste avant d’arriver en ville, on tombe sur la déchèterie sauvage de la ville sur un kilomètre: on est écœuré. C’est beau de raconter à tout va que l’eau est pure ici, qu’on la boit, que c’est un parc National. Merci l’hypocrisie, tout le monde balance ses déchets n’importe où et n’importe comment!
2h plus tard et 8h de marche en tout, on se retrouve en terrasse pour manger un bout et boire une bière, dépités et crevés. Jonathan doit partir le lendemain tôt car son visa russe va bientôt expirer, il n’a pas vu l’autre côté et n’a pas pu aller au nord de l’île qui, parait-il est magnifique aussi. Quand à moi je compte trouver un lit pour dormir, peut-être chez l’habitant, c’est courant là-bas contre quelques centaines de roubles (1€ = 40RB), afin de me reposer un peu les quelques jours de plus où je vais rester sur l’île. J’ai en effet encore 4 jours devant moi avant de pouvoir récupérer mon visa à l’ambassade à Irkoutsk. Le couché de soleil nous consolera tout de même!
Lundi 22 juillet, je me retrouve donc seul comme prévu, et après un petit déjeuner à la terrasse d’un café, je pars à la conquête d’un lit! Après plusieurs minutes de marche infructueuses, je me décide à aller me renseigner à Nikita (ben voyons!). Finalement, après discussion, ils me proposent un lit dans une maison en dehors de leur hôtel (qui ressemblent à un petit patelin à l’intérieur du village), le prix est assez cher mais les trois repas sont compris, et comme je suis un gros mangeur, ça tombe bien! Je prends aussi mon ticket de bus pour Irkoutsk pour le surlendemain. Je pars ensuite poser mon sac dans une jolie petite chambre chez l’habitant et retourne à l’hôtel pour manger. Je mange bien, même très bien!
Quelques jours auparavant, à mon hôtel à Irkoutsk, j’avais lu un papier d’un photographe français vivant sur l’île qui proposait excursions et cartes postales. A l’accueil, on m’indiqua juste avant le repas que Nicolas, la personne en question, vivait à Nikita et que pour le retrouver il suffisait de trouver le gars en béquilles! Or, à table j’entend un gars parler en anglais avec le bel accent français qui ne nous fait jamais passer inaperçu! Après avoir fini mon repas, je m’approche et voit deux béquilles au sol: pas de doute possible, je décide de l’aborder. On commence à discuter, je lui demande notamment quoi faire sur l’île sachant qu’il ne me reste que deux jours. Nicolas, c’est un grand gaillard, la trentaine, qui a voyagé pendant 8 ans, en vivant dans pleins d’endroits divers et variés comme la Lettonie, le Tadjikistan,.. Il est finalement tombé amoureux de cette île et a donc décidé de pauser ses valises. On passe pas mal de temps à papoter et on se met à parler de son entorse de cheville vieille de 2 semaines. Quelques minutes plus tard, je me retrouve à reprendre du service comme kiné, et il en avait besoin vu l’état de sa cheville et toutes les compensations que sa blessure engendrait. Après une séance couronnée de succès, il accueille un couple de français rencontrés sur couchsurfing, deux lyonnais: Céline et Jim. Je me sens curieusement bien ici, les gens ont l’air tous tranquilles, Nicolas m’explique qu’il n’y a pas de stress, tout le monde est réellement cool! Et tout en me remémorant mes premières impressions, je pars repousser mon bus d’une journée! J’ai aussi trop de choses à découvrir sur l’île pour partir si tôt! Finalement, le soir arrive, Jim et Céline me propose de venir avec eux le lendemain traverser l’île d’Ouest en Est (Je tiens ma deuxième chance!) mais à vélo et avec les explications préalables! Soirée pausée, on rencontre encore trois français, pour changer, mais de Pau ceux-là!
Le lendemain, mardi 23 juillet, départ à 10h en vélo en compagnie deux autres voyageurs… français, Sophie et Adrien! On trouve la bonne route cette fois ci, qui est en fait celle qu’on avait trouvé avec Jonathan, mais trop tard alors pour l’emprunter. L’autre versant est complètement différent, montagneux et parsemé de pins, plages de galets, contrairement à l’Est, plus des steppes et des plages de sable fin. On se met à boire l’eau du Baïkal, on est loin de la déchèterie rencontrée avec John. Très bonne l’eau! Puis on retourne à l’hôtel où le matin même j’ai réservé un autre lit!
Je rencontre encore… une française, Nathalie, qui voyage seule. La veille j’ai aussi rencontré un colombien, Carlos, qui joue d’une sorte de ukulélé d’Amérique du sud: balaïkala je crois. Ce soir là, on part jouer pour l’anniversaire d’un membre de l’hôtel en compagnie deux joueurs de percussions dont… une française! Puis, retour au « Bistro Français » (quel dépaysement!) avec les gars de Pau, Nicolas, Céline, Jim, Sophie, Adrien, et un couple tourdumondiste.. français! Bref, c’était très français mais très sympa!
Mercredi 24 juillet, dernier jour complet à Olkhon, c’est aussi un jour de repos pour moi, je suis fatigué de la veille et le soleil n’est pas au rendez-vous. Ca sera la journée discussions avec plein de gens, écriture d’article sur le Transsibérien, réservation d’hôtel à Irkoutsk pour le lendemain et achat de ticket de train de nuit Irkoutsk-Oulan Oude pour le surlendemain. Ca fait du bien de se reposer, et en même je ne me suis pas ennuyé une seconde. Ici tout le monde prend son temps. Comme me dit Nicolas:
Ici, si tu cherches quelque chose, prévois au moins deux jours pour l’obtenir!
Je rentre encore deux autres françaises (pour changer), Nathalie et Emilie. Il se trouve qu’on a réservé le même bus lendemain. La soirée au « Bistro Français » sera suivie se soir là d’un grand concert improvisé autour d’un grand feu avec quelques musiciens et une vingtaine de spectateurs.
Le lendemain, jeudi 25 juillet, grasse matinée, mon bus arrive à 12h. Il pleut donc les gens qui devaient partir le soir ou le lendemain essayent d’avancer leur départ. Finalement, notre bus sera très « français »; composé de – accrochez-vous bien, il faut se souvenir des prénoms -: Jim et Céline, Nathalie, l’autre Nathalie et Emilie. Vous y êtes? Bien!
Arrivé à la station d’Irkoutsk, après un retour sans embuche, et malheureusement sans Roger, Jim et Céline partent vite prendre un train, et pour les autres on sera amené à se revoir le soir ou le lendemain. Ainsi, je retourne au deuxième hôtel que j’ai fréquenté à Irkoutsk avant d’aller à Olkhon, je pose mes affaires et part acheter à manger avec Nathalie (celle qui voyage seule). Il se trouve qu’elle est dans le premier hôtel où j’avais dormi, et nous partons manger là-bas, où je retrouve la réceptionniste et son amie avec qui j’avais passé une soirée, tous trois contents de se revoir.
Vendredi 26 juillet, réveil assez tôt pour me rendre à l’ambassade de Mongolie, je récupère mon visa très rapidement (j’étais le seul). A midi, les deux Nathalie, Emilie et moi nous retrouvons pour manger ensemble puis je rentre à l’hôtel. Le soir, retour à l’autre hôtel pour passer la soirée jusqu’à 23h où je prends un taxi pour le gare. Mon train pour Oulan Oude décolle à 0h20, je passerai la nuit à bord du train.
Samedi 27 juillet, arrivée à 8h30 à Oulan Oude, capitale de la Bouriatie, mais dont le territoire fait partie de la Russie. Je me rend directement à ma nouvelle auberge de jeunesse que j’ai réservé la veille. Repos, renseignements et petite visite de la ville sont au programme.
J’ai très envie d’aller sur la côte Est du Baïkal (à ne pas confondre avec la côte Est de l’île d’Olkhon!). Finalement, je trouve un bus qui part à 7h le lendemain, 5h de route pour arriver à Ust-Bargouzine, petit patelin avec plein de belles choses à voir autour. Cet endroit m’avait été conseillé par Yura; souvenez-vous, c’était mon contact et hôte à Moscou! J’ai donc 2 jours devant moi et je dois être rentré le 30 juillet. Car je dois rentrer en Mongolie le 31, date à laquelle mon visa russe expire. Par ailleurs, je réserve finalement un bus pour aller à Oulan Bator, tout simplement parce-que le Transmongolien coûte deux fois plus cher en 3ème classe, et il faut réserver à l’avance car peu de train partent chaque jour, les trains sont bondés et les place chères. De plus, il faut compter 24h de trajet en train et 12h en bus! Le ticket de bus est donc réservé pour le 31 juillet à 7h30.
Dimanche 28 juillet, réveil à 6h pour se rendre à la station de bus et partir donc à Ust-Bargouzine. La décoration « corbillard » des bus russes est assez original et inquiétante! Je ne comprends pas pourquoi ils rembourrent les plafonds qui sont bien à 40cm au dessus de nos têtes… jusqu’à qu’une bosse me projette au plafond!
Arrivée sur place, je découvre un petit village perdu de Sibérie, avec son lot de vaches et de chiens errants, ses jolies maisons en bois avec les volets et portails peints en vert ou en bleu, et des déchets éparpillés un peu de partout!
J’aperçois des montagnes; il existe une presqu’île « the Holy Nose » sur laquelle se trouve une petit chaine montagneuse qui ressemble un peu, vous l’aurez compris, à un nez. Pour y accéder , une zone marécageuse et forestière délimitée par des plages de sable fin de 30km de long! Autant vous dire que l’endroit est loin d’être moche! La veille, j’avais rencontré deux suisses-allemands qui étaient venus dans le coin, ils m’ont donné envie de grimper sur le « nez »! Ils m’avaient expliqué qu’il existe un sentier balisé pour y accéder. Je pars donc acheter de quoi manger pendant deux jours, de quoi faire des repas de champion: pain, fromage, concombres, clémentines et biscuits! Puis je rejoins la plage et commence à la longer, j’ai environ 25 bornes à faire avant d’arriver au pied de la montagne, et à peu près 4h de grimpe ensuite; il faut ensuite revenir, et je n’ai qu’une journée et demi, je suis donc un peu perplexe! Et j’ai raison de l’être, au bout de plus d’une heure de marche, la plage est coupée par un cours d’eau ou passent les bateaux du port de pèche du village. Pas moyen de le franchir, même si j’ai quand même hésité l’espace d’un instant! Du coup, je suis obligé de retourner au village pour trouver un pont ou je ne sais quoi et passer de l’autre côté. Finalement, il y a bien un pont, mais en construction. Par contre, il y a aussi un Ferry, ou plutôt une navette qui fait des allers retours! Une fois de l’autre côté, je décide de faire du stop, il fait chaud et je n’arriverai jamais ne serai-ce qu’au pied de la montagne avant la tombée de la nuit; il est 15h. Très rapidement, un « uaz », le mini bus typique du coin, s’arrête et me conduit au pied de la montagne en 1h, la route est comme souvent ici, dans un sale état. Je suis rassuré, j’ai le temps de grimper avant la tombée de la nuit et dormir et en haut, on m’a dit que cétait possible.
La montée va se révéler bien plus difficile que je l’aurais imaginé, et encore j’avais laissé une bonne partie de mes affaires à l’hôtel à Oulan Oude. Il faut savoir qu’il y a un point où nous sommes très différents, nous européens: pour faire un sentier, on va créer plein de petits virages pour le rendre plus accessible. Les russes, eux, pour aller d’un point à un autre, ils tracent une ligne entre les deux et voilà leur sentier, pas besoin de se compliquer la vie! Sauf que quand vous devez monter au somment d’une montagne, c’est tout de suite moins amusant!
Après un peu moins de 4h de marche, j’arrive en haut exténué, mais récompensé de mon effort: le paysage est réellement somptueux, j’arrive juste avant le coucher du soleil, il y a une source d’eau fraiche et un coin assez plat pour camper. J’aperçois même de la neige près du sommet. La vue est aussi extraordinaire: d’un côté la presqu’île et ses plages presque à perte de vue, de l’autre on aperçoit le lac Baïkal, le montagnes qui le bordent à l’Ouest et j’aperçois même le cap Nord de l’Île d’Olkhon! Au sommet, je discute un peu avec un russe et un kazakh qui s’apprêtent à redescendre et me retrouve seul dans cette nature magnifique et calme. Je monte ma tente, me rassasie, prépare un feu pour me réchauffer et je passe ma soirée à contempler ce qui m’entoure et le plus beau coucher de soleil qu’il m’ait été donné de voir. Je vous laisse apprécier.
Une petite pensée pour mes parents, et notamment mon père, qui auraient adoré être là, eux qui adorent la montagne et la nature! C’est en tous cas la plus belle expérience en solitaire que j’ai pu avoir.
Le lendemain, lundi 29 juillet, je me lève à 7h30. La navette qui me permet de retourner à Ust-Bargouzine s’arrête de fonctionner à 22h, ça me laisse une bonne journée pour retourner là-bas, même si je ne trouve personne pour me prendre en stop ( ce qui m’embêterait quand même fortement!). La descente en presque aussi difficile que la montée, il me faut 2h30 pour arriver au pied de la montagne. Au bout d’une heure et demi, je commence à croiser les premiers grimpeurs qui commencent à souffrir, beaucoup me demandent si le sommet est encore loin, je leur réponds simplement de ne pas y penser et que c’est très joli là-haut!
Je prends ensuite le chemin, en plein soleil, pas de voiture, dur dur! Finalement une camionnette (le 5ème véhicule pour être exact) s’arrête après plus d’une heure de marche, ouf! J’arrive à Ust-Bargouzine vers 15h, je demande si un bus retourne à Oulan Oude, sans succès. Je décide donc de passer la journée sur la plage entouré par les touristes russes, à ne rien faire, mis à part un shooter de vodka offert par des locaux (ça passe moins bien quand il fait 30°C), moment avec des jeunes qui me demandent si le président français est Jacques Chirac, une baignade dans une eau beaucoup plus chaude qu’ Olkhon, je n’ai fait que m’ennuyer! A 21h30, je monte la tente à l’entrée du village à côté d’une piste d’atterrissage désaffectée, et me couche.
Mardi 30 juillet, le réveil sonne à 5h30, on m’a dit d’attendre à l’endroit où l’on m’avait posé, le bus passerait entre 6h et 7h. J’ai attendu sagement, je n’ai vu qu’un bus passé vers 6h15 sans s’arrêter et sinon rien! Je commence à demander à droite à gauche, personne ne sait vraiment, ils pensent juste qu’il y a un bus public à 8h et on me conseille de faire du stop. Je commence donc à tendre le bras, pas besoin de montrer le pouce en Russie, beaucoup de gens s’arrêtent, mais personne ne va à Oulan Oude. Finalement un 4×4 s’arrête, le couple m’interpelle, la femme est allemande et parle anglais couramment. Elle me prend en charge, passe des coups de fil et finalement me dépose à l’entrée de la ville dans une station essence en me disant que je vais trouver en faisant du stop. Si je ne trouve personne au bout de 3h, elle m’indique où elle travaille (pour le parc National) et m’invite à m’y rendre, elle trouvera une solution. Je n’aurait pas à attendre autant, au bout de 20minutes, le bus de 8h arrive, je suis sauvé! C’était un peu stressant car je ne parle pas russe et je dois absolument aller à Oulan Oude pour récupérer la moitié de mes affaires à l’hôtel et prendre mon bus le lendemain tôt pour la Mongolie, mon visa expire ce jour là.
Mais c’était sans compter que j’ai pour le moment toujours de la chance, et je me retrouve dans un bus spacieux où nous somme trois avec le chauffeur et une guide touristique qui n’est autre que la chef de la chambre de commerce et d’industrie de Bouriatie. J’ai le droit à ma petite visite gratuite sur le chemin du retour, elle me donne même sa carte au cas où je rencontre un problème. L’après-midi à Oulan Oude sera tranquille, quelques rencontres à l’hôtel, notamment une espagnole, Laura, et une hollandaise, Louise, qui prennent le même bus le lendemain.
Mercredi 31 juillet, dernier jour en Russie. J’aurais bien profité plus de ce pays que j’ai beaucoup aimé, il y a beaucoup de choses à voir et notamment autour du lac Baïkal. Un mois en Russie n’est définitivement pas suffisant! Nous prenons ainsi le bus de 7h pour Oulan Bator, un peu fatigué mais tout excités d’aller découvrir un nouveau pays, complètement différent. Le trajet est assez long jusqu’à la frontière mais le bus est spacieux. Deux canadiens et un autre espagnol de l’hôtel d’Oulan Oude sont avec nous. Une petite moitié du bus est composée d’étrangers, dont deux américains et une consultante mongoles qui travaillent dans des projets environnementaux en Mongolie. Laura, l’espagnole, les rencontre et finalement prend un autre rendez-vous avec la consultante autour d’un verre pour dans quelques jours. Laura et moi avons peut-être l’opportunité d’aller faire du volontariat avec des locaux où l’on souhaite en Mongolie, il suffit de choisir, cette dame a des contact partout! De plus, Virginie, une copine de ma sœur, m’a envoyé l’adresse d’une mongole qu’elle connait et qui habite à Oulan Bator. Je ne suis pas encore arrivé que déjà de belles perspectives se présentent à moi!
Nous arrivons à la frontière. C’est long, on doit montrer sans cesse nos passeports, sortir du bus, rentrer dans le bus, remplir des papiers; une joyeuse mascarade!
Au bout d’une heure, nous franchissons la dernière barrière, nous voilà en Mongolie, j’en rêve depuis que je suis môme, à moi les steppes de l’Asie Centrale!
ton récit est fabuleux ! enjoy !! take care
je ne sais pas combien de temps tu mets pour ecrire mais tu nous régale !! merci !!
Quel album !!! Gravé dans la roche mon gros !
Itinéraires possibles 11 605 km, 144 heures А165
Itinéraire en voiture vers Oulan-Bator, Mongolie Via A43, A6, E67/S8 Ce trajet emprunte des autoroutes (really?)
Cet itinéraire comporte des voies privées ou dont la fréquentation est limitée. Cet itinéraire traverse plusieurs pays. Ce trajet inclut une traversée en ferry.
Conclusion : J’arrive !!
Continue mon ptit kaiiiv! Trop bon!
Pas de soucis, c’est facile, il faut presque aller toujours tout droit et t’es même pas obligé de prendre le ferry!
chapeau Kévin, chapeau aussi à tous ces jeunes baroudeurs que vous rencontrez ! Amitiés, courage, partage, persévérance, témérité, générosité, voilà des mots qui vous vont bien ! Bon vent dans les steppes.
De très bons moments passés ensemble 🙂 merci pour ces beaux concerts au coin du feu !
Super cette visite. Jai presque envi de t’envoyer france info pour faire un reportage sur toi. Il ont une émission super sur les voyages. ….sinon a par ca je vois que tu ne perds pas le coup de main avec le freezebe. Au fait c quoi le nom du club ou tu jouais a Grenoble? On a envi de s’y mettre avec Éméline.
Magique! J’attends la suite!! 🙂 J’espère que tout va bien et comme on dit chez moi : appréci a li ^^
Bonjour, je suis contente de t’entendre dire qu’un mois n’est pas suffisant je vais partir en 2015 de mi juin à fin aout, et partout on me dit que c’est trop long, mais moi je veux prendre mon temps et découvrir , ce qui se présente , avais tu déjà préparé ton voyage avant sachant ou tu devais aller précisement ? je voyage seule , et je compte loger chez l’habitant ; je n’avais jamais entendu parler du bus entre Oulan oude et Oulan Bator , i je dois être a Oulan bataar le 1er septembre , je vais régulièrement en Mongolie mais l’hiver c’est super j’espère que tu as passé de bons moments
à plus Michèle
Bonjour Michèle et toutes mes excuses pour ne pas avoir répondu plus tôt. Je suis rentré depuis deux mois maintenant, et je n’ai plus du tout la tête au voyage et au blog! Pour la Russie, je ne savais pas où j’allais exactement. C’est un ami russe qui m’a hébergé à Moscou et qui aime voyager qui m’a conseillé plein d’endroits à voir. Autour du Baikal, tu as de quoi te régaler! Mais aussi dans la région, et notamment les montagnes au sud, près du Kazakstan, j’en ai entendu beaucoup de bien. Bon voyage et si tu as d’autres question, j’éviterai de mettre trois plombes pour y répondre 😉