4 jours et 3 nuits de trek sur la Muraille de Chine

Nous y voilà, j’en rêve depuis un bon moment. Lorsque j’ai préparé mon voyage, je suis tombé sur le blog de deux français dont l’un avait fait un trek de 8 jours sur la Muraille de Chine. Tout de suite, je me suis dit:

Je veux faire ça!

Je ne m’étais que peu renseigné sur le projet mais d’une manière ou d’une autre je savais que j’irai. J’ai, de plus, eu la chance de rencontrer le parfait coéquipier pour l’expérience: Jay, le canadien qui voyage depuis 15 mois autour de l’Asie et avec qui j’ai passé deux semaines complètement folles en Mongolie. Il a décidé de me rejoindre dans cette aventure.

Installez-vous confortablement le vol Pékin à destination de la Grande Muraille va décoller dans quelques instants!

C’est parti, Lundi 30 septembre, Jay me rejoint à la guest house dans laquelle je loge depuis 5 jours. On décide de partir le 3 octobre le temps de se renseigner sur ce qu’il est possible de faire.

Mercredi 2 octobre, nous sommes en pleines vacances nationales chinoises, tous les hôtels sont bondés, je me lève assez tôt et demande une autre nuit comme les précédents matins. La réponse est claire: plus aucune place disponible! Nous devons quitter l’hôtel dans la journée. Je préviens Jay. Après concertation, on décide de se rendre ce jour-là à la Muraille, quitte à dormir au pied de celle-ci avant de partir. Je décide donc de me renseigner pendant que celui-ci part acheter une tente. De mon côté je m’affaire sur internet grâce à l’aide de Carine, une chinoise qui travaille à l’hôtel et qui parle français. Face à moi, dans le canapé, une fille parait intrigué par notre conversation. Je l’aborde: elle est française et part avec ses 3 amis dans une guest house au pied de la Muraille sur un tronçon fermé au public depuis quelques années pour cause de rénovation: Simatai. Le gérant de la guest house se débouille ainsi pour faire entrer le touristes sur la muraille très tôt le matin, avant que le garde n’arrive. Le parcours dure une petite journée, jusqu’à un tronçon ouvert aux touristes: Jinshangliu. Puis le gérant ramène tout le monde au bus qui retourne à Pékin. L’opportunité est inespérée!  J’attend le retour de Jay, qui revient malheureusement bredouille, et on décide alors de suivre la petite troupe de français. On se débrouillera sur place pour prolonger l’aventure. On se donne 4 ou 5 jours avant de revenir à Pékin.

Nous voilà parti vers 15h, après avoir laissé des affaires dans notre hôtel. On se rend au supermarché faire le plein de provisions. Avec Jay on prévoit 6 litres d’eau chacun: heureusement que les provisions vont être amenée à diminuer car on se retrouve avec des sac pleins et beaucoup plus lourds que prévu! Puis nous nous rendons prendre notre bus 980 pour Miyun, à 1h30 de route. Du bus, une de nos nouvelles connaissances appelle le gérant de la guest house, qui envoie un taxi nous chercher pour nous emmener chez lui à notre arrivée à Miyun. Après encore une petite heure, en pleine nuit on se retrouve dans un chemin au milieu de nulle part. Soudain, un virage en épingle, en tournant la voiture vient éclairer un mûr imposant: nous y sommes! On peut distinguer quelques ombres qui font penser à la muraille! Juste avant d’arriver, on s’amuse a se dire qu’on va encore tomber sur 15 français dans cette guest house qui semble complètement perdue! Et bien, pas manqué! Une marmaille de jeunes étudiants, tout juste la vingtaine, sont déjà sur place! Après un délicieux souper avec nos nouilles instantanées achetées quelques heures auparavant, on renseigne sur ce qu’il est possible de faire à l’aide d’un des français d’origine chinoise et qui parle le mandarin. On décide alors de faire le premier bout de chemin avec tout le monde avant de continuer sur la muraille, au delà du dernier tronçon connu par le gérant: Gubeikou. Un ou deux jours de marche sera nécessaire pour atteindre ce village, et au délà même le gérant ne sait pas où cela mène: c’est parfait! On en profite aussi pour récupérer une tente. Après cette discussion, on nous emmène dans nos chambres. Confort spartiate, mais tout de même agréable. Le réveil est annoncé pour 5h. On doit se rendre prendre le petit déjeuner et être sur la Muraille à 6h. De là, il nous faudra atteindre la 10ème tour de garde en 2h30 pour être sûr de ne pas avoir de problème.

Jeudi 3 octobre, réveil à 5h comme prévu. Après le petit déjeuner « nouilles instantanées », le jour commence à se lever. Et devant nous apparaît la Grande Muraille. Impressionnant! J’en ai encore des frissons en y repensant. Quelques minutes plus tard, le gérant nous accompagne jusqu’à un passage qui nous permet d’accéder directement sur le mûr. Il nous montre la direction à suivre. C’est parti! La vingtaine de français que nous sommes nous mettons en marche.

Au bout de quelques minutes, tout le s’arrête et se retourne: le soleil se lève.

Puis nous voilà reparti. Jay, nos connaissances de la veille et moi-même prenons les devant. La file s’étire. Finalement, une bonne heure plus tard, après avoir été seuls, nous arrivons vers 8h30 à Jinshangliu. Une vendeuse de ticket nous attend. On paie donc et arrivons sur le sentier touristique.

La foule vient petit à petit envahir le mûr.Une heure plus tard, après que les télé-cabines euent été mises en marche, le mûr est plein de touristes chinois! Ce sentier est entièrement rénové. Cela permet de nous imaginer l’aspect original de Mûr.

Avec Jay, on décide de ne pas trainer. Parmis notre groupe, tous n’ont pas les même envies, et Cynthia, souhaite aller plus loin, quitte à devoir dormir avec nous une nuit. Elle a l’air motivée, on accepte donc et nous voilà parti tous les trois jusqu’au bout du tronçon, là où va vraiment commencer l’aventure!

En effet, un mûr avec des barbelés nous empêche d’aller plus loin. De part et d’autres, plusieurs mètres de vide! Comment faire? Il serait trop dangereux de passer par dessus. Tout à coup, au loin, on apperçoit un groupe dans la colline allant dans notre direction: il doit y avoir un passage. Effectivement, en revenant quelques mètres sur nos pas, on apperçoit un sentier. On l’emprunte donc et nous voilà en train de longer la muraille. puis le chemin s’éloigne. Jay se rend voir s’il est possible de continuer à longer le mûr: un précipice, trop dangereux. On s’éloigne donc un peu et le chemin nous fait remonter et nous rapprocher. Mais on le voit partir au loin bien à l’écart de la Muraille. Au même moment, au loin, on apperçoit des gens marcher sur le mûr en sens inverse: il faut donc qu’on trouve un passage! De plus, on a l’ambition de faire un trek SUR la muraille et non pas à côté! Je pars à mon tour en éclaireur vers une tour qui semble plus démolie, donc peut-être plus accessible. Mais des barbelés viennent une nouvelle fois nous empêcher d’y grimper. Mais là où ces protections s’arrêtent, le mûr qui mesure environ 5m de haut semble accessible pour les piètres grimpeurs que nous sommes. Même si, je vous l’accorde, ça semble un peu dangereux! Je retourne prévenir mes compagnons et aperçoit un autre groupe en train de franchir le mûr de fin de tronçon que nous avions évité, mais dans l’autre sens: il existe des gens plus fous que nous, c’est rassurant!

J’explique enfin la situation et on se décide à escalader. C’est sans doute une de nos seules chances de retourner sur la muraille, il faut la saisir!

Arrivée en bas du mûr, la tension est palpable. Ce n’est pas si haut, mais 5m quand même, avec des sacs bien remplis, la tâche s’annonce hardue! Jay branche la caméra pour immortaliser l’instant et on se lance. Je prends les devants et décide de monter avec mon sac. Ce n’est pas évident mais je prends mon temps, pendant que les autres m’indiquent ou mettre les pieds. Finalement, j’arrive en haut: ouf, le sac est vraiment lourd, sans doute plus de 20kg… Puis, je sors la corde que je garde dans mon sac et la lance à Jay. Celui-ci attache les autres sac un par un et je les hisse jusque sur le mûr. Puis Jay aide Cynthia à grimper. De mon côté, je l’aide à arriver en haut. C’est enfin au tour de Jay. Nous y voilà! Mes compères n’étaient pas rassurés mais c’est passé sans problème! Nous voilà de retour sur notre mûr et cette fois, nous sommes seuls au monde!

On marchera peut-être pendant 5h avant d’arriver jusqu’à l’autre tronçon touristique, celui de Gubeikou, sans croiser ou même apercevoir âme qui vive!

On prendra notre repas avec un décor somptueux juste pour nous.

Arrivée à Gubeikou, même problème que précédemment: un mûr et des barbelés. Deux possibilités s’offrent à nous:  soit on descend sur un des côtés; il semble qu’il soit facile d’y retourner ensuite, soit on passe à travers les barbelés qui se prolongent au sol de part et d’autre du rempart. On choisit la deuxième option et faisons simplement descendre les sacs du mûr une fois que je sois passé de l’autre côté par un passage accessible. Nous voilà à nous faufiler à travers les arbustes (à épines je précise!) pour aller retrouver notre tant convoitée muraille!

Quelques minutes plus tard c’est chose faite: nous nous trouvons sur le tronçon de Gubeikou. Après quelques centaines de mètres, on se retrouve à devoir acheter d’autres tickets: ils ne perdent pas le nord ces chinois! Et finalement, on se retrouve à la tombée du jour proche du village. Or nous souhaitons dormir dans une tour et nous nous retrouvons sur le sentier touristique; on craint donc de se faire surprendre et ainsi de ne pas être autorisé à rester pour la nuit. On décide donc de se cacher un moment dans une tour avant d’en rejoindre une autre, plus confortable!

Il est environ 17h. C’est alors qu’on voit arriver un couple d’américains, et encore un autre quelques minutes plus tard! Tous veulent dormir sur la Muraille! Or, une seule tour semble convenable pour y passer la nuit. Tout se petit monde se retrouve caché dans cette tour en attendant que tout le monde soit parti. Puis on se retrouve donc à partager notre tour, chacun plante sa tente dans son coin! Bienvenue au camping Muraille de Chine!

On ne s’attendait pas à ça mais de toutes façon, nous sommes épuisés. On a marché 10h environ, avec nos gros sacs, à franchir des obstacles, et tel que vous pouvez le voir sur les photos, le terrain n’est pas plat du tout! Il se trouve aussi, qu’on est trois, que je suis le seul à avoir un sac de couchage et un petit matelas d’1m20! Jay, a quand à lui, une grande veste mongole u’il a du acheter alors qu’il s’est retrouvé en plein milieu des montagnes enneigées quelques jour auparavant. Le confort de sera pas au rendez-vous. On se couche assez tôt; je veux dire très tôt: 20h! Quelle journée! Et ce n’est que le début.

Vendredi 4 octobre, le réveil sonne à 5h30. On souhaite voir le lever du soleil. On ne verra que la brume ce matin là.

Après un rapide petit déjeuner sur le toit de la tour, on se lance en direction de Gubeikou. 1h30 de marche, les jambes sont déjà lourdes! Mais cette randonnée matinale nous permet aussi de voir d’autres aspects de la Muraille, parfois, elle ne se résume plus qu’à un étroit mûr de terre. Des années auparavant, avant que le tourisme n’explose en Chine, on incitait les gens à se servir de la Muraille pour construire leur maison! A Goubeikou, ils ne se sont pas privés!

Arrivée dans le village par un petit patelin en périphérie où on nous regarde avec des grands yeux!

On se rend ensuite vers les « centre » et on apperçoit de l’autre côté d’une rivière la suite de la muraille qui monte de façon vertigineuse dans la montagne. Il est temps d’aller nous restaurer un peu mieux, on va en avoir besoin. Au menu de ce petit déjeuner: dumplings et soupe aux algues!

C’est là que nos chemins vont se séparer avec Cynthia. Je ne vous avais pas dit, mais elle a fait toute la première journée en espadrilles! Autant vous dire qu’elle n’est pas très équipée! De plus, elle a le vertige et on s’apprête à s’enfoncer dans la montagne. On ne sait pas où l’on va et quand on va rentrer. La décision est donc collégiale! On accompagne donc Cynthia retirer de l’argent dans la seule banque, puis on va se renseigner sur les bus repartant sur Miyun puis Pékin. On repasse devant notre petit restaurant et on apperçoit 2 occidentaux avec des chinois. On les interpelle, l’un d’entre eux est français (il en faut toujours un, c’est pour les côtas!). Il est avec deux amis américains. Ils sont arrivés la veille au soir, en pleine nuit, ont commencé l’assenssion de la muraille dans la montagne, éclairés avec leur lumière de portable, et on dormi dans un trou creusé dans une tour, sans sac de couchage, et n’ayant pas fumé que des cigarettes, si vous voyez ce que je veux dire! Ca c’est de l’organisation! Ils étaient arrivés vers 21h la veille, donc n’avaient pas eu à acheter de ticket, mais en sortant le matin on leur avait demandé de payer. Ils nous donne ainsi leur tickets. Notre français parle chinois couramment et se renseigne donc pour nous, à savoir qu’est-ce qui nous attend. A priori, un village se trouve au delà des montagnes, à un jour de marche. Après les aurevoirs, Jay et moi partons racheter des provisions.

Il doit être environ 10h30 quand on s’attaque à notre ascension.

La montée n’en finit pas. Mais c’est très impressionnant. Après manger, on s’attaque à une partie encore plus pentue. Impossible d’avancer sans s’aider des mains. On doit ensuite contourner une tour, la largeur du passage entre le cette-ci et le ravin ne dépasse pas un mètre par endroit. L’entrée de la tour se trouve en plus à cet endroit! Puis on doit grimper un semblant d’escalier creusé dans les rochers, à quelques centimètres de la falaise. Le vide est de 800m environ, impossible de distinguer une personne, on voit les maisons en tout petit. De plus, le vent s’est levé. Et pour couronner le tout, des poteaux ont été plantés ça et là, mais aucune barrière n’est présente! Un groupe de trois chinois avec qui l’on se suit depuis le début s’y lance.

Autant j’avais gardé mon sang froid pour escalader la muraille la veille, autant là, je vous avoue que je ne me suis pas senti très bien. Je demande ainsi à Jay de nous reposer quelques minutes le temps de reprendre mes esprits. 5 minutes plus tard, il est temps! On prend notre courage à deux mains, les trois chinois sont passés sans problème, ce qui est relativement encourageant! Effectivement, on y arrive sans embuche, et un petit sentier nous amène à une derière muraille!

Et là, grosse surprise: une enfant de 8ans est montée avec ses parents et est toute souriante. Ma fierté en prend un coup!

Cela dit, c’est inconscient, l’accès est dangereux, et avec les trois chinois, ils seront les seuls qu’on aura vu monter jusque là. Après quelques photos avec nos trois compères, on leur demande si on peut aller plus loin.

On peut effectivement monter jusqu’à un petit sommet à quelques centaines de mètres. Mais nous, on souhaite aller encore plus loin, jusqu’à notre village. Un des chinois, avec qui nous ne pouvons pas vraiment communiquer, sort alors sont téléphone portable, pianote quelque chose et au bout de quelques seconde, un son sort de l’appareil:

Danger…Danger…Danger..

Très bien, je crois que nous n’irons pas au delà du sommer aujourd’hui!

On suit donc le groupe pour une dernière ascension. Effectivement au delà, un chemin est sensé exister, mais on ne le trouvera pas et de toute façon la falaise est tellement abrupte qu’il est inconcevable de s’aventurer au delà. On apperçoit une autre tour, mais impossible d’y accéder.

J’en profite pour vous parler de la localisation de la Muraille: à certains endroit il est complêtement impossible d’y accéder de la terre ferme. Si, à l’époque, une armée arrivait quand bien même à grimper jusqu’au mur, elle aurait eu le temps de se faire décimer, ou aurait eu une falaise de plusieurs centaines de mètres à descendre! Alors, il est certain que l’objectif était l’intimidation, mais combien de victime pour construire un mur à ces endroits là. Et comment ont-ils bien pu faire? De plus, construire des tours de garde, c’est important, mais tous les 100m, est-ce que c’était vraiment nécessaire? En tout cas, le travail que les chinois ont réalisé est incroyable!

On décide alors de redescendre à l’avant dernière tour, vous savez, celle où il ne faut pas faire un pas de trop en en sortant pour éviter de se retrouver 800m plus bas!

On est enfin seuls. Tout le monde est redescendu. On s’installe, on a le temps de faire un peu de musique avant la tombée de la nuit; Jay a été de nombreuses années chanteur dans un groupe qui tournait pas mal sur Montréal, et j’ai bien entendu apporter le ukulélé! On décide de faire un feu pour nous réchauffer, mais on a aussi acheter de la viande sous vide qu’on s’est mis en tête de faire cuire au feu de bois. On se trouve perché à des centaines de mêtres, seuls dans une tour de la muraille de Chine. Il reste juste un petit détail qui nous rappelle que la civilisation n’est pas loi: la sirène du train!

A la tombée de la nuit, on apperçoit quelqu’un monter. Un garde? Pas du tout, c’est le père de la petite de 8ans qui a perdu son portable et remonte le chercher avec la lumière du portable de sa femme! Déjà que l’endroit est dangereux, alors en pleine nuit… Il nous rassure en nous disant qu’il connait bien l’endroit et qu’il est originaire de Gubeikou. On le voit ainsi s’enfoncer dans le noir, et revient une demi heure plus tard, sans avoir trouvé son appareil. On lui propose de rester avec nous, il fait maintenant nuit noir, et même pour quelqu’un qui s’y connait ça reste dangeureux. Mais sa femme l’attend, il ne traine pas et on le voit ainsi disparaitre à nouveau.

Jay et moi voulons écrire une chanson sur notre aventure, on passera une super soirée, mais on écriera qu’une seule phrase de notre chanson! A 22h, on se couche, crevés mais heureux!

Samedi 5 octobre, lever à 6h, toujours pas de lever de soleil, le temps est assez nuageux.

On redescend alors à Gubeikou prendre notre petit déjeuner dumpling-soupe aux algues avant d’appeller le gérant de la guest house de Simatai pour qu’il vienne nous récupérer. Il nous avait dit qu’on pouvait partir rejoindre la Muraille de l’autre côté de Simatai, en dehors de la zone fermée. On veut donc continuer l’aventure là-bas. Juste de le temps d’acheter de nouvelles provisions et nous voilà dans la voiture de notre contact. Petite halte dans un marché et nous voilà à la guest house.

On nous propose alors une chambre pour nous reposer: nos têtes doivent en dire beaucoup sur notre forme! Après une heure et demi de sieste, il est temps de repartir. On nous indique quel route prendre et nous voilà parti pour deux heures de randonnée et une nouvelle montagne à gravir pour aller rejoindre un petit tronçon, au delà de celui fermé de Simatai. Le départ est difficile, les jambes sont lourdes, mais on se soutient et l’excitation de retourner sur la muraille nous fait aller toujours de l’avant. Arrivée à la tour 16.

Magnifique encore une fois, avec encore deux falaises entourant cette partie en ruine.

A peine arrivés à la tour 17, où on nous a dit qu’on pouvait dormir , un groupe de chinois arrive par un sentier de l’autre falaise. Ils nous apperçoivent et là c’est du grand n’importe quoi, à la chinoise! Dès qu’ils nous apperçoivent, ils courent vers nous, se bousculent, alor que l’endroit est relativement accidenté, mais quitte à perdre un ou deux de leur compatriote, ils auront leur « graal »: une photo avec nous! Nous voilà parti pour une séance de 10 minutes.

Puis, le groupe fait son petit tour et redescend après quelques dernières photos, tous équipe de gros appareils réflexes, certains avec leur trépied! On rencontrera encore un groupe de trois chinois et puis plus rien. Après 16h, nous sommes seuls! On fait un tour des lieux, pas d’autres tours accessibles. On pourrait aller à la 15, mais trop dangereux: le mûr doit faire moins d’un mètre d’épaiseur et autour: du vide!

De l’autre côté, pas de tour directement en contact avec mûr. Les autres sont perchées en haut des différents sommet.

La tour 17 ,qui sera notre nouvelle maison, est parfaite. On peut accéder au toit, une vraie petite terrasse.

Néanmoins, au rez-de-chaussée le sol est sale, jonché de pierres, de paille et de déchets. Il est temps pour nous d’aller couper des branches pour nous confectionner des balais et nous voilà parti pour le grand nettoyage de la tour numéro 17 de Simatai! Et le résultat à de l’allure. On récupère assez de bois pour faire notre feu. On installe la tente. Le poncho qui nous sert de table est mis en place.

Il ne nous reste plus qu’à sortir l’apéritif: ce soir, il faut fêter ça. Et pour cela, on a acheté les cacahuètes et bien entendu: une bouteille de Baijo, cette eau de vie à base de riz. La veille, on avait acheté une petit bouteille pour goûter. C’était convenable, pas trop fort. Sauf que le grosse bouteille fait en fait 56°! C’est tout de suite moins doux! La soirée barbecue, ukulélé, chansons (on écrira une deuxième phrase à notre chanson avant d’abandonner par manque d’efficacité!), et étoiles filantes battera son plein jusqu’à 1h, heure où la fatigue de ces derniers jours et le baïjo auront eu raison de nous!

Dimanche 6 octobre, réveil vers 8h30, presque une grasse matinée! On souhaite passer une autre nuit ici, mais il faut plier bagages avant que de potentiels touristes arrivent. On part se percher un peu plus haut pour le petit-déjeuner et on reste là à se reposer. On est crevé, on en a profité pleinement. On décide donc finalement de redescendre tranquillement à la guest house pendant le temps de midi, et de rentrer le soir sur Pékin pour dormir dans un bon lit et non à moitié par terre, à moitié sur mon minuscule matelas!

Arrivée à la guest house, personne! On part un peu plus loin pour chercher du monde qui puissent téléphoner au gérant. C’est chose faite quelques minutes plus tard.

1h plus tard, direction Miyun avec un taxi. Notre gérant qui était de mariage, est complètement bourré et ne peut donc pas faire la route! Enfin, on prend le bus qui nous ramène à Pékin. C’est la fin des vacances nationales, on obtient donc un chambre facilement. On est complètement épuisé, mais quelle aventure!

Pour l’anecdote, il se trouve que les tours 16 et 17 de Simatai ne sont pas si inconnues que ça: ce sont tout simplement les deux tours en photo sur la page de couverture du Lonely Planet. Jay s’en est rendu compte une fois rentrés à Pékin!

Au final on aura passé 4 jours et 3 nuits sur la Muraille de Chine, dans des endroits invraissemblables, on aura franchi bon nombres d’obstacles, dormi dans des tours de garde, perchés à des centaines de mètres de haut, fait cuire du poulet au bout de branches d’arbres sur notre feu de camp. On aura aussi vu la Muraille sous toutes ses formes, qu’elle soit rénovée, en ruine, ou juste un tas de terre.

Je peux rentrer chez moi l’esprit tranquille… je plaisante bien entendu, ça fait que trois mois et demi que je suis parti, je ne vais pas m’arrêter en si bon chemin!

Et pour finir, la vidéo de Mister Jay pour vous faire une meilleure idée de ce que l’on a vécu:

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11 réponses à “4 jours et 3 nuits de trek sur la Muraille de Chine

  1. Confucius a dit :
    « La vie de l’homme dépend de sa volonté ; sans volonté, elle serait abandonnée au hasard. »
    Bonne continuation
    bises de nous 2 Gilles

  2. Mais non tu n’inquiètes pas tes parents ! du moment que tu ne fais …….pas plus difficile que ce que fait une fillette de 8 ans ! ON ADORE !

  3. On peut vraiment « comprendre » le désir de prendre une année sabbatique, loin des cabinets de kiné. Rien à voir. Confucius, lui , a vu clair….

  4. j’avais un peu de retard (2 bonnes heures de lecture quand meme!).
    C’est le top kevin, continue a bien bien triper! Je vais te faire un bon mail pour le laos, ca va encore te faire un sacré changement d’ambiance par rapport a la chine! La bise

  5. Petites pensées pour le kiné globe trotter en regardant hier soir sur fr3 le magnifique reportage « faut pas réver » sur la Mongolie . Autres paysages, autres cultures : Impressionnant ! ,

  6. yep je confirme c’est vraiment top ton article et bien sportif aussi… On est à Kuta (Lombok). Demain mattaram je pense… et toi à Lombok aussi?

    • Salut Sam!
      Vous en êtes où?
      J’ai passé quelques jours à Kuta puis à Bali. Tu avais raison, les alentours d’Ubud, magnifique!
      Je suis arrivé hier au Népal.
      Bonne route!

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